BAD : Sidi Ould Tah élu président, une nouvelle ère s’ouvre pour l’institution panafricaine

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L’élection du nouveau président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), ce jeudi 29 mai à Abidjan, marque un tournant stratégique pour l’institution financière continentale. À l’issue du troisième tour d’un scrutin décisif tenu en marge des Assemblées annuelles de la Banque, le Mauritanien Sidi Ould Tah a été choisi pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina, en fin de second mandat.

Avec 76,18 % des suffrages totaux et 72,37 % des voix régionales, Sidi Ould Tah a été élu par le Conseil des gouverneurs, organe suprême de la BAD regroupant les ministres des Finances, de l’Économie et les gouverneurs de banques centrales des 81 pays membres, tant africains que non africains.

Sa prise de fonction est prévue pour le 1er septembre 2025, pour un mandat de cinq ans. Ce changement intervient à un moment décisif pour l’Afrique, confrontée à des défis majeurs : accélération de la transition énergétique, développement massif des infrastructures et adaptation aux changements climatiques. Dans un contexte économique mondial incertain, la BAD est attendue sur tous ces fronts. Le président élu devra ainsi impulser une nouvelle dynamique stratégique à l’institution.

Ancien ministre de l’Économie de la Mauritanie et jusqu’ici directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), Sidi Ould Tah est parvenu à rassembler progressivement les soutiens nécessaires face à une concurrence relevée. Il a devancé le Zambien Samuel Munzele Maimbo, ancien cadre de la Banque mondiale (20,26 %), et le Sénégalais Amadou Hott, ex-vice-président de la BAD (3,55 %). La Sud-Africaine Bajabulile Swazi Tshabalala, actuelle vice-présidente par intérim, et le Tchadien Mahamat Abbas Tolli, gouverneur de la BEAC, ont été éliminés respectivement au deuxième et au premier tour.

Premier Mauritanien à accéder à la présidence de la BAD, Sidi Ould Tah hérite d’une institution forte. Sa mission consistera à renforcer l’impact de la Banque dans un environnement où la concurrence entre bailleurs de fonds est plus vive que jamais, et où l’Afrique aspire à des solutions concrètes pour son développement durable.

CAM