CEO Forum Abidjan 2025 : Sangafowa Coulibaly appelle à bâtir des champions africains dans l’énergie à l’ère de la transformation numérique

Listen to this article

Intervenant à la table ronde stratégique du CEO Forum Abidjan 2025 consacrée au secteur pétrolier africain, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a mis en exergue les synergies entre la transformation numérique et le développement d’une industrie pétrolière compétitive et souveraine sur le continent.

« Aujourd’hui, en Afrique, il est possible d’accéder à des services financiers avec un simple numéro de téléphone. C’est dire à quel point l’infrastructure numérique transforme notre quotidien et nos économies », a-t-il lancé en introduction, soulignant l’importance du digital comme levier de performance dans tous les secteurs, y compris l’énergie.

Il a salué les progrès de la Côte d’Ivoire dans le domaine du numérique, notamment en matière de connectivité. « Selon un récent classement réalisé par notre administration, la Côte d’Ivoire figure parmi les pays africains les mieux connectés en fibre optique, aux côtés de l’île Maurice et de l’Afrique du Sud. Nous atteignons aujourd’hui un taux de couverture Internet de 92 %, contre quelques millions d’utilisateurs il y a encore quelques années. »

Pour le ministre, cette révolution numérique doit accompagner la montée en puissance des champions africains dans le secteur de l’Oil & Gas. Il a insisté sur la nécessité de créer un environnement sécurisé et structuré pour les transactions et les échanges, en rappelant la création en 2024 de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI). « Nous devons protéger nos données, nos flux, et bâtir des infrastructures résilientes pour soutenir cette dynamique », a-t-il affirmé.

Mamadou Sangafowa Coulibaly a également mis en lumière le poids croissant de l’économie numérique dans le PIB ivoirien, aujourd’hui estimé à 9 %, pour une économie nationale de plus de 80 milliards de dollars. « Ce chiffre n’est pas anodin. Il traduit une transformation profonde de notre modèle économique, où l’énergie, le numérique et l’innovation doivent désormais travailler de concert. »

Il a plaidé pour des réformes structurelles et réglementaires permettant de renforcer la libre concurrence, notamment face à l’émergence de nouveaux acteurs dans les télécoms et les services numériques. Il a également évoqué la nécessité d’un meilleur encadrement des start-up technologiques, « catalyseurs de croissance », en annonçant le renforcement du comité de labellisation pour les accompagner.

Enfin, le ministre a souligné l’importance de la « régulation par la donnée », concept selon lequel le client final doit être au centre du système, orientant l’évolution des services selon ses besoins réels. « La souveraineté énergétique de l’Afrique ne se construira pas sans souveraineté numérique », a-t-il conclu, appelant à une coalition intelligente entre les États, les acteurs privés et les innovateurs du continent.

CAM