Abidjan, le 16 juillet 2025 – Une importante rencontre s’est tenue ce mercredi à Cocody entre Anne Désirée Oulotto, Ministre d’État, Ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, et les représentants syndicaux signataires du protocole d’accord du 8 août 2022. Objectif : faire le point sur la mise en œuvre de la trêve sociale et renforcer les mécanismes de dialogue au sein de l’administration publique.
Dans une déclaration à la presse à l’issue des échanges, la ministre a salué l’attachement des organisations syndicales à la concertation permanente avec le gouvernement. « Les syndicats tiennent à ces cadres de dialogue car c’est par ce biais qu’ils peuvent exprimer leurs revendications et préoccupations, et obtenir des avancées significatives », a-t-elle affirmé.
Elle a rappelé que la trêve sociale, entrée en vigueur en août 2022, a permis d’instaurer un climat apaisé dans les secteurs clés de l’administration. « Grâce à cette trêve, l’année scolaire 2024-2025 s’est achevée sans perturbation majeure. Les examens nationaux ont pu se dérouler dans de bonnes conditions. Dans nos hôpitaux, les soins se poursuivent normalement. C’est le fruit du dialogue et de la paix sociale », a-t-elle souligné.
Renforcer les capacités et affiner les revendications
Mme Oulotto a également annoncé plusieurs initiatives pour renforcer la dynamique en cours. Des ateliers de formation seront organisés dès les mois de juillet et septembre à l’intention des animateurs des comités sectoriels de dialogue social, afin de leur fournir les outils nécessaires pour mener à bien leur mission. Une cartographie complète des revendications sectorielles, assorties d’une estimation de leur impact financier, sera également établie.
« En 2022, nous avons traité des revendications transversales. Aujourd’hui, il est temps de mieux appréhender les demandes sectorielles pour répondre avec justesse et dans le respect de la cohésion nationale », a-t-elle précisé.
La ministre a insisté sur le fait que la trêve sociale n’est pas un frein à l’action syndicale, mais au contraire, un cadre de confiance pour faire du syndicalisme un véritable levier de développement et de paix.
Une année électorale sous le signe de la stabilité
Abordant le contexte électoral, Anne Désirée Oulotto a lancé un appel à la responsabilité : « Cette année 2025 est une année électorale. Elle doit se dérouler dans la sérénité pour le bien de tous, y compris des fonctionnaires. Sans paix, aucun acquis social n’est possible. »
Un point d’étape est prévu en septembre, non pas pour annoncer une quelconque grève, mais pour évaluer les progrès réalisés. « Il y aura aussi un point d’étape en août. Ce sont des jalons inscrits dans notre agenda partagé, que chacun doit respecter », a-t-elle assuré.
Les syndicats réaffirment leur engagement
Soro Mamadou, Secrétaire général de la Centrale humaniste et porte-parole du G8
Prenant la parole à son tour, Soro Mamadou, Secrétaire général de la Centrale humaniste et porte-parole du G8 – le regroupement de huit centrales syndicales signataires du protocole d’accord –, a salué le maintien de ce cadre de concertation.
« Cette réunion nous a permis, après quelques turbulences, de nous asseoir à nouveau ensemble et de revisiter notre trajectoire. Le dialogue social reste notre seul instrument de plaidoyer et de résolution des préoccupations des travailleurs », a-t-il déclaré.
Le G8 a réaffirmé son attachement au dialogue et à la trêve sociale, soulignant qu’ils sont des garants de la qualité du service public et de la performance économique. Les syndicats ont également actualisé leur cahier de revendications et intégré à leur agenda des sessions de formation pour renforcer la compréhension des mécanismes du protocole d’accord.
« Grâce à ce dialogue constant, nous avons déjà obtenu plus de 1 237 milliards FCFA d’acquis sociaux depuis 2022. Nous continuerons dans cette voie pour que la trêve sociale demeure un modèle de consolidation des droits et de stabilité », a conclu Soro Mamadou.
CAM