Un des plus grands défis réside dans la mauvaise compréhension de la médecine traditionnelle.
Dans cette interview, Dr Fouo Adama, diplômé en Naturothérapie et Phytothérapie, nous dévoile son parcours, ses connaissances et sa vision des médecines naturelles. Il est également formateur à la FTSN-CI et présentateur de l’émission Espace de Santé à la RTVO.
1. Dr Adama, pourriez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a poussé vers la Naturothérapie et la Phytothérapie ?
J’ai deux diplômes en médecine naturelle, l’un en Naturothérapie et l’autre en Phytothérapie. Je me suis formé à l’École Supérieure de Médecine Orthodoxe (ESMO). Mon intérêt pour ces disciplines vient de ma famille, qui est reconnue pour ses soins en maladies cardiovasculaires et son aide dans des interventions délicates, notamment par la médecine spirituelle ou métaphysique. Ma formation en médecine conventionnelle m’a permis de mieux comprendre les principes de la science médicale, ce qui m’a donné des bases solides pour allier médecine traditionnelle et savoirs modernes.
2. Quelle est la différence entre la médecine traditionnelle, la Naturothérapie et la Phytothérapie ?
La médecine traditionnelle, selon l’OMS, regroupe les connaissances et pratiques utilisées à des fins thérapeutiques par des populations pour traiter ou prévenir les maladies physiques ou mentales. Elle est souvent liée à des pratiques spirituelles et ésotériques, notamment en Afrique.
La Naturothérapie est la « mère » des médecines naturelles et alternatives. Elle se concentre sur l’être humain dans sa globalité (corps, âme et esprit) et vise à traiter la cause des maladies plutôt que leurs symptômes. Elle utilise des techniques naturelles telles que les plantes, les minéraux, et d’autres éléments naturels.
La Phytothérapie, quant à elle, est spécifiquement axée sur l’utilisation des plantes médicinales pour soigner. Un phytothérapeute fabrique des remèdes exclusivement à base de plantes sans ajout d’artifices comme des conservateurs.
3. Quels types de maladies peuvent être traitées par la médecine traditionnelle ?
La médecine traditionnelle peut traiter une large gamme de maladies, mais comme la médecine conventionnelle, elle a ses limites. Elle est efficace contre beaucoup de maux, notamment ceux liés au stress, aux douleurs chroniques, et certains problèmes cardiaques. Cependant, elle ne peut pas guérir des maladies génétiques telles que la trisomie 21, la drépanocytose ou l’hémophilie. Elle n’est pas non plus adaptée pour traiter des cas de possession spirituelle ou des addictions graves comme l’alcoolisme ou la drogue.
4. Selon vous, quels sont les principaux défis auxquels la médecine traditionnelle fait face aujourd’hui ?
Un des plus grands défis réside dans la mauvaise compréhension de la médecine traditionnelle. Beaucoup de gens la confondent avec l’utilisation exclusive de plantes médicinales, alors que c’est un ensemble de pratiques plus large, incluant des éléments spirituels et ésotériques. Un autre défi majeur est le manque de formation adéquate pour les praticiens de la médecine traditionnelle. Beaucoup de professionnels ont une grande connaissance théorique, mais peu sont formés de manière systématique et continue.
Il est important que le secteur de la médecine traditionnelle soit mieux structuré et que les pratiques soient assainies. L’État doit encadrer ce domaine pour garantir une offre de soins de qualité. Nous devons être en collaboration avec la médecine conventionnelle, pour offrir une prise en charge optimale aux patients.
5. Comment voyez-vous l’avenir de la médecine traditionnelle en collaboration avec la médecine conventionnelle ?
L’avenir de la médecine traditionnelle réside dans une meilleure reconnaissance et une collaboration renforcée avec la médecine conventionnelle. Les deux pratiques doivent coexister dans un système de santé national qui vise le bien-être de la population. Pour cela, il est impératif que les praticiens de la médecine traditionnelle soient bien formés et exercent dans un cadre respecté et structuré. Cette collaboration permettra d’offrir une gamme de soins plus large et plus efficace aux patients.
Interview réalisée par Myriam Haby