Ce 26 mai 2025, l’hôtel Ivoire d’Abidjan a accueilli une conférence de presse marquant le coup d’envoi des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). Dans une salle comble, où se mêlaient journalistes, cadres de la Banque, partenaires et observateurs, le Dr. Akinwumi A. Adesina, président sortant de l’institution, a dressé un bilan vibrant de ses dix années de leadership.
Une décennie de transformation
« Il y a dix ans, je me tenais ici, élu à la tête de cette grande institution », a rappelé Dr. Adesina avec émotion. Dix années au cours desquelles la BAD s’est métamorphosée, passant du statut de simple bailleur de fonds à celui de « banque des peuples », comme il aime l’appeler. Cette mutation s’est articulée autour des emblématiques « High 5 » : Éclairer l’Afrique, Nourrir l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique, et Améliorer la qualité de vie des Africains.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes :
128 millions de personnes ont désormais accès à des soins de santé améliorés,
121 millions bénéficient de meilleures infrastructures de transport,
104 millions en sécurité alimentaire,
63 millions ont accès à l’eau potable,
34 millions disposent d’installations sanitaires.
À ces avancées s’ajoute l’initiative Énergie Mission 300, lancée avec la Banque mondiale à Dar Es Salaam, qui vise à connecter 300 millions d’Africains à l’électricité d’ici 2030. « Ce ne sont pas juste des chiffres. Ce sont des vies. Des espoirs réalisés », a-t-il insisté , en partageant les histoires poignantes d’enfants au Lesotho, de femmes au Kenya et de communautés rurales au Sénégal.
Un héritage institutionnel solide
Sous son mandat, la Banque a également connu un essor spectaculaire. Son capital est passé de 93 à 318 milliards de dollars, une progression historique, accompagnée d’innovations majeures comme l’introduction d’instruments de capital hybride et de la titrisation synthétique. Des réformes qu’Adesina qualifie d’« accomplissement sans précédent ».
Mais au-delà des chiffres, c’est une vision qu’il laisse. « Le leadership peut changer, mais notre mission perdure », a-t-il affirmé, à l’aube d’un tournant majeur qui verra l’élection d’un nouveau président à la tête du Groupe de la BAD. Il a assuré que la nouvelle stratégie décennale 2024–2033 prolongera l’impact des High 5, désormais devenus « un mouvement, une base de transformation ».
Un appel aux médias et un adieu empreint de gratitude
En s’adressant aux médias, Adesina n’a pas manqué de souligner leur rôle clé : « Vous êtes plus que des observateurs. Vous façonnez le récit de l’Afrique. Vous interpellez, vous éclairez, vous relayez la voix du continent. » Il les a invités à prendre pleinement part à cette semaine d’échanges, placée sous le thème : « Optimiser le capital de l’Afrique pour le développement de l’Afrique ».
Enfin, dans un moment chargé d’émotion, il a conclu :
« Servir en tant que Président de la Banque africaine de développement a été le plus grand honneur de ma vie. » Un message de gratitude envers ses partenaires, ses collaborateurs et les peuples africains.
Un nouveau chapitre s’ouvre. Mais l’héritage du Dr. Adesina, lui, continuera d’inspirer les ambitions africaines pour longtemps.
Kady Diomandé