Lors de l’Africa CEO Forum, tenu le 12 mai 2025 à l’hôtel Ivoire, dans la salle Libreville, autour d’une table ronde, le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, M. Ibrahim Kalil Konaté, a présenté une vision claire et ambitieuse de la transformation numérique en Côte d’Ivoire et en Afrique. Cette intervention, placée sous le thème « Les superapps révolutionneront-elles l’économie numérique africaine ? », a mis en lumière les enjeux liés à la connectivité, la sécurité, la création d’emplois et la coopération régionale.
Un secteur porteur pour l’emploi des jeunes
Le ministre a souligné que le secteur du numérique constitue un puissant levier de création d’emplois, en particulier pour les jeunes, alors même que l’employabilité reste un défi majeur pour les États africains. Il a encouragé à saisir cette opportunité pour offrir un avenir professionnel aux nouvelles générations, « Ce secteur-là est un accélérateur de création d’emplois, alors que nous savons que les États sont confrontés à un problème d’employabilité des jeunes. Pour nous, il faut saisir cette opportunité comme un moyen de leur offrir un avenir », a-t-il déclaré. Il a également rappelé les orientations du Président de la République, SEM Alassane Ouattara, qui considère la digitalisation comme un vecteur clé pour l’emploi des jeunes.
Vers une harmonisation régionale
Afin d’exploiter pleinement le potentiel du numérique, le ministre a lancé un appel à :
Simplifier les réglementations ;
Mutualiser les efforts entre pays africains (Abidjan, Monrovia, Dakar, Kigali) ;
Construire une réglementation commune, propice à l’innovation et à la mobilité des talents.
Il a insisté sur la nécessité pour les États africains de dialoguer, d’écouter la jeunesse, et d’adapter les cadres réglementaires aux réalités actuelles.
Une connectivité en pleine expansion
Avec un taux de couverture Internet supérieur à 92 %, la Côte d’Ivoire se positionne comme un leader régional du numérique, aux côtés de l’île Maurice et de l’Afrique du Sud. Cette pénétration croissante de l’Internet et le déploiement accru de la fibre optique favorisent l’émergence de services digitaux innovants, comme les transactions financières via mobile, accessibles même avec un simple numéro de téléphone.
La cybersécurité, une priorité nationale
Le ministre a souligné l’importance de sécuriser le cyberespace, dans un contexte de digitalisation accrue. Il a annoncé la création, le 30 septembre dernier, de l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI), chargée de renforcer la sécurité des transactions numériques et de consolider la confiance numérique.
Un poids économique grandissant
Le numérique représente désormais 9 % du PIB ivoirien, soit environ 7,2 milliards de dollars, sur un total de plus de 80 milliards. Ces chiffres témoignent du rôle stratégique de l’économie numérique dans la croissance du pays.
Soutenir les start-up et encadrer la concurrence
Le ministre a mis l’accent sur l’importance de :
Réguler la concurrence entre les opérateurs historiques et les nouveaux entrants du secteur télécom ;
Accompagner les start-up numériques grâce à un comité de labellisation visant à structurer leur développement ;
Adopter une régulation équitable, capable d’encadrer durablement un secteur en mutation.
Une gouvernance centrée sur la donnée
En conclusion, il a défendu un modèle de régulation fondé sur la donnée, dans lequel le client devient acteur du service, orientant son évolution selon ses besoins. Ce modèle vise à allier innovation, qualité de service et protection des usagers.
Khady Diomandé