Le président exécutif du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), Sébastien Dano Djédjé, a tenu ce dimanche 10 août 2025, une conférence de presse au siège du parti, en compagnie des cadres du conseil stratégique et politique. Au cœur de son intervention figurait la dénonciation des arrestations jugées arbitraires de plusieurs figures du parti, dont le ministre d’État Moïse Lida Kouassi et l’ambassadeur Boubacar Koné.
Dano Djédjé a salué la mobilisation exemplaire et la discipline des militants lors de la manifestation du 9 août à Yopougon, qu’il a qualifiée d’« extraordinaire et magnifique ». Mais il a surtout tiré la sonnette d’alarme sur ce qu’il décrit comme une campagne d’intimidation et de répression orchestrée par le pouvoir à l’approche de la présidentielle du 25 octobre 2025, marquée selon lui par l’annonce de la candidature anticonstitutionnelle du président Alassane Ouattara.
Selon le PPA-CI, les 2 et 3 août derniers, six militants du parti ont été enlevés à Yopougon par des hommes encagoulés et restent introuvables. Six autres ont été longuement interrogés avant d’être relâchés. Plus récemment, le vendredi 8 août, trois figures du parti ont été convoquées à la préfecture de police : le ministre d’État Moïse Lida Kouassi, l’ambassadeur Boubacar Koné et le colonel Joël Kéké. Ce dernier a été libéré dès le lendemain, mais Lida Kouassi et Koné Boubacar sont toujours en garde à vue.
Le président exécutif du PPA-CI a dénoncé des conditions de détention contraires aux garanties constitutionnelles et rappelé que ces deux personnalités ont servi l’État de Côte d’Ivoire avec loyauté et dignité, et méritent un minimum d’égard. Le parti exige leur libération immédiate ainsi que celle de tous les prisonniers d’opinion, rappelant qu’environ cent prisonniers politiques croupissent aujourd’hui dans les geôles du pays.
Dano Djédjé s’interroge sur les motivations de ces arrestations : « Pourquoi cette volonté d’humilier et de réprimer les adversaires politiques ? Est-ce pour étouffer toute contestation contre le 4e mandat anticonstitutionnel de M. Ouattara ? Est-ce un moyen de museler le PPA-CI et de préparer un coup de force électoral ? »
Le PPA-CI affirme rester mobilisé et appelle à un dialogue national pour garantir des élections apaisées, inclusives et crédibles, avec notamment la réforme de la Commission électorale indépendante, l’audit de la liste électorale et le respect strict de la Constitution. En conclusion, Dano Djédjé a lancé un appel à la vigilance et à l’unité des militants : « La cause que nous défendons est noble et nationale. Nous ne céderons ni à la peur ni aux intimidations. Ensemble, nous vaincrons. »
Ousseni