Première édition du Salon international de la lingerie Afrique « Candy Lingerie » : une vitrine pour une industrie méconnue mais porteuse

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La capitale ivoirienne a accueilli ce 14 juin 2025 la toute première édition du Salon international de la lingerie Afrique, baptisé « Candy Lingerie », à l’initiative de Marie-Christine Molu, entrepreneure camerounaise à la tête de la marque Candy Lingerie. Basée au Cameroun et présente dans toute la sous-région, l’enseigne ambitionne aujourd’hui de fédérer les professionnels de l’industrie de la lingerie sur le continent.

Une plateforme pour structurer un secteur à fort potentiel

Dans une interview parvenue à la rédaction d’Abidjannews, la promotrice Marie Christine Molou à declaré:

« Ce salon est né de la volonté d’apporter une modeste mais réelle contribution au développement de l’industrie de la lingerie en Afrique », explique Marie-Christine Molu. « Trop souvent, ce secteur est mis à l’écart des industries créatives, alors qu’il rassemble une véritable chaîne de valeur, de la création à la distribution. »

L’événement se veut une plateforme d’échange et de synergies entre les créateurs, stylistes, producteurs, fournisseurs et autres acteurs de la filière, réunis autour d’une ambition commune : faire rayonner le savoir-faire africain en matière de lingerie.

Expositions, conférences et master class au programme

Pour cette première édition, des créateurs venus de Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Congo, de Sao Tomé ou encore du Sénégal exposent leurs collections dans un espace dédié à la valorisation et à la vente. Un programme de conférences aborde les défis du secteur, les opportunités commerciales et les leviers de croissance sur le continent.

L’innovation majeure réside toutefois dans les ateliers de renforcement des capacités, les master classes.

« Nous abordons des thèmes clés comme le développement d’une marque de lingerie en Afrique, en tenant compte du contexte culturel, souvent marqué par des tabous autour de la sexualité », souligne la commissaire générale. « Nous avons fait venir une experte en business pour accompagner les porteurs de projets. »

Parmi les thématiques abordées : le marketing de la séduction, l’utilisation des produits de bien-être (huiles de massage, encens…), mais aussi la transmission culturelle autour de la préparation au mariage et à la vie de couple. « Ces savoirs font partie de notre patrimoine africain et méritent d’être reconnus. »

Un défilé en clôture pour célébrer l’art de la lingerie prévu dans la soirée

Le salon se clôturera par un cocktail et un défilé de lingerie, l’occasion de présenter les pièces portées afin d’en apprécier la finesse et la qualité. « Sur un cintre, on ne perçoit pas toujours le travail artisanal et le souci du détail qui se cachent derrière chaque création », ajoute Mme Molu.

Un appel à soutenir une industrie portée par les femmes

La fondatrice a tenu à remercier les autorités de la ville d’Abidjan pour leur accueil chaleureux, avant de lancer un appel aux partenaires publics et privés. « Derrière ce secteur souvent jugé tabou, il y a une majorité de femmes entrepreneures qui se battent pour créer des revenus et soutenir leur famille. Investir dans la lingerie, c’est investir dans l’autonomisation économique des femmes. Ce n’est ni un luxe ni un caprice : c’est une réalité économique et sociale. »

Et de conclure : « Chaque matin, nous portons un sous-vêtement. Ignorer cette industrie, c’est ignorer une partie de notre quotidien. Il est temps de lui accorder l’attention et le soutien qu’elle mérite. »

CAM