4e Université d’été des PME : « Construire l’Afrique de demain, le nouveau soft power africain »
L’hôtel Ivoire d’Abidjan a accueilli la 4e édition de l’Université d’été des Petites et Moyennes Entreprises (UEPME), un rendez-vous désormais incontournable pour les acteurs économiques et institutionnels. Placée sous le thème « Construire l’Afrique de demain : le nouveau soft power africain », la rencontre a réuni experts, dirigeants et entrepreneurs autour de panels stratégiques visant à définir une feuille de route pour la prochaine décennie ce 11 septembre 2025.
Pour Geoffroy Henri il faut : « Former des champions africains »

Dans son allocution, Geoffroy N’dri, président de l’Université d’été des PME, a rappelé l’ambition de ce forum : « réfléchir à l’amélioration de l’environnement des affaires et accompagner les PME afin d’en faire de véritables champions africains ».
Pour lui, la période 2025-2035 doit être celle de la prospérité du continent, portée par la transformation locale des richesses. « L’Afrique ne doit plus seulement produire, mais transformer et retenir le maximum de valeur ajoutée sur son territoire », a-t-il insisté.
Le dirigeant a également souligné l’importance de la jeunesse et de la culture comme leviers d’influence mondiale : « Nous avons commencé à rayonner dans le sport et la musique. Il faut désormais structurer ces secteurs pour en faire de véritables industries, créatrices d’emplois et de valeur ».
Il a conclu en annonçant la mise en place prochaine d’une feuille de route pragmatique, avec des programmes d’accompagnement et de formation pour renforcer la compétitivité des entreprises africaines.
Selon Denis Charles Kouassi DG de la CNPS : « Le modèle CNPS, un soft power ivoirien »

Prenant la parole, Denis Charles Kouassi, directeur général de la CNPS Côte d’Ivoire, a illustré la thématique du soft power à travers l’exemple ivoirien de la sécurité sociale.
Selon lui, la CNPS est devenue une référence internationale grâce à un modèle unique, fondé sur les investissements : « Contrairement à beaucoup de pays où les régimes reposent uniquement sur les cotisations, nous avons anticipé l’avenir en diversifiant les sources de financement ».
Il a également souligné que la gestion de la CNPS, confiée à une institution de droit privé avec des objectifs de performance, constitue une innovation qui inspire d’autres nations africaines. Enfin, il a rappelé le rôle de l’institution dans le financement de l’économie ivoirienne, en appuyant aussi bien l’État que les entreprises.
Pr. N’Goran Koffi : « L’Afrique doit écrire sa propre histoire »

Le Pr. Justin N’Goran Koffi, directeur général de l’ARRE et parrain de cette édition, a replacé l’initiative dans une perspective historique et géopolitique.
« L’Afrique est un continent d’avenir grâce à deux atouts majeurs : sa jeunesse et ses ressources naturelles. Mais pour transformer ce potentiel en puissance, il faut développer les PME », a-t-il affirmé.
Évoquant les grands bouleversements mondiaux, il a insisté sur la nécessité pour l’Afrique d’imposer sa voix dans le concert des nations, non pas par la confrontation, mais par « son audace, sa structuration et sa capacité à capter les opportunités ».
Le Pr. N’Goran Koffi a également mis en avant les avancées concrètes issues de l’UEPME, citant notamment l’annonce de 100 milliards de FCFA mobilisés pour les PME et la création prochaine d’une banque régionale dédiée au financement des entreprises africaines.
Pour sa part, Tucci Ivowi estime que : « Les PME bâtiront l’Afrique de demain »
Invitée spéciale, Tucci Ivowi, présidente de l’Association des Bourses africaines de matières premières (AfCFTA – Ghana), a insisté sur le rôle des petites et moyennes entreprises dans la transformation économique du continent.
« L’Afrique ne se définit plus seulement par ses ressources naturelles. Aujourd’hui, la culture, la musique, la mode et l’innovation sont devenues des forces de rayonnement mondial. Mais ce sont les PME qui construiront véritablement l’Afrique de demain », a-t-elle déclaré.
Elle a appelé à une meilleure coopération entre pays africains afin de transformer localement les matières premières et d’ajouter de la valeur avant toute exportation.
Une feuille de route pour la décennie 2025-2035

Cette 4e édition de l’UEPME s’est distinguée par son pragmatisme. Les conclusions attendues doivent déboucher sur une feuille de route opérationnelle, articulée autour de la compétitivité des PME, de la formation de la jeunesse et du développement de nouvelles industries culturelles et technologiques.
Avec une ambition claire : faire des PME le moteur de la prospérité africaine et positionner le continent comme un acteur d’influence dans l’économie mondiale.
CAM