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UNICEF Côte d’Ivoire et l’ONG Adorad unis dans la lutte contre le cancer pédiatrique

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À l’occasion de la campagne « Septembre en or », mois mondial de sensibilisation au cancer pédiatrique, l’UNICEF Côte d’Ivoire et l’ONG Adorad ont organisé un panel de haut niveau placé sous l’égide du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. L’événement a réuni experts, responsables institutionnels, partenaires internationaux et acteurs de la société civile autour d’un enjeu majeur : trouver des solutions durables pour améliorer la prise en charge des enfants atteints de cancer en Côte d’Ivoire.

L’UNICEF appelle à une solidarité élargie

Dans son intervention, Jean François Basse, représentant résident de l’UNICEF en Côte d’Ivoire, a rappelé l’importance d’une mobilisation qui ne se limite pas aux grands chiffres.

« L’UNICEF agit souvent à grande échelle, mais il existe des catégories de populations vulnérables qui, même peu nombreuses, méritent toute notre attention », a-t-il souligné.

Il a ainsi expliqué comment l’organisation s’est rapprochée de l’ONG Adorad, grâce à un témoignage personnel lié à la résilience face au cancer.

M. Basse a tenu à saluer la collaboration du ministère de la Santé, en particulier l’engagement du ministre Pierre Dimba et de l’ensemble des personnels de santé, « médecins, infirmiers, sages-femmes et travailleurs sociaux qui se dévouent jour et nuit pour les plus vulnérables ».
Il a enfin réaffirmé l’ouverture de l’UNICEF aux initiatives de terrain :

« Peu importe qu’il s’agisse de 100 enfants ou moins, tant que c’est pour leur bien-être, nos portes resteront ouvertes. »

L’ONG Adorad plaide pour une mobilisation nationale

Prenant la parole à sa suite, Laure Isabelle Koffi, présidente de l’ONG Adorad, a replacé ce panel dans le cadre d’une urgence sanitaire nationale.

« Derrière les statistiques, il y a des visages, des familles et des communautés entières qui souffrent », a-t-elle rappelé. Créée en 2020, l’ONG accompagne les familles touchées par le cancer pédiatrique à travers la sensibilisation, le soutien moral et matériel, ainsi que le plaidoyer auprès des autorités.

Pour elle, la lutte contre les cancers de l’enfant « ne peut être menée seule » et nécessite l’engagement coordonné de l’État, des organisations internationales, du secteur privé, des ONG et de la société civile.
Elle a formulé le vœu que les recommandations issues de ce panel puissent

« déboucher sur des actions concrètes, capables de changer le quotidien des enfants malades et de redonner espoir à leurs familles ».

L’expertise médicale : des chiffres préoccupants

Le professeur Innocent Adoubi, chef du service de cancérologie du CHU de Treichville et directeur-coordonnateur du Programme national de lutte contre le cancer (PNLCa), a dressé un état des lieux alarmant.

Chaque année, environ 1 000 nouveaux cas de cancer pédiatrique sont recensés dans le pays, dont près de la moitié aboutissent à un décès. Les causes principales : diagnostics tardifs, manque d’infrastructures spécialisées, difficultés d’accès aux médicaments et abandons de traitement.

« Pourtant, les cancers de l’enfant sont parmi les plus sensibles aux traitements disponibles. Avec une détection précoce et une prise en charge adaptée, les chances de guérison peuvent dépasser 80 % », a-t-il rappelé.

Le Pr Adoubi a insisté sur la nécessité de renforcer la formation des professionnels de santé, d’accroître les moyens financiers et d’aller vers la gratuité de la prise en charge, comme cela existe déjà dans d’autres pays. « L’UNICEF est pour nous un partenaire stratégique pour porter ce plaidoyer et faire du cancer pédiatrique une véritable priorité nationale », a-t-il conclu.

Vers une réponse collective

Ce panel, au-delà de la sensibilisation, a ouvert un espace de dialogue et de co-construction de solutions. Tous les acteurs présents ont convenu que la lutte contre le cancer pédiatrique en Côte d’Ivoire exige une mobilisation collective et durable afin de réduire la mortalité infantile liée à cette maladie et d’apporter dignité et espoir aux familles concernées.

CAM