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Vincent Toh Bi plaide pour de profondes réformes institutionnelles après la présidentielle de 2025

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Face à la presse nationale et internationale réunie ce jeudi au Sofitel Hôtel Ivoire, l’ancien préfet d’Abidjan et fondateur du mouvement Aube Nouvelle, Vincent Toh Bi Irié, dont la candidature à la présidentielle d’octobre 2025 a été invalidée par le Conseil constitutionnel, a animé une conférence de presse ce jeudi 30 Octobre sur le thème :

« Après les élections de 2025, quelles réformes urgentes et nécessaires pour une Côte d’Ivoire démocratique ? Pour le peuple, pour le développement. »

Dans une déclaration dense et argumentée, l’ancien haut fonctionnaire a appelé à un sursaut collectif pour consolider la démocratie ivoirienne, prévenir les crises électorales récurrentes et garantir la stabilité politique du pays.

« Quatre cycles électoraux paisibles pour une démocratie stable »

S’appuyant sur l’analyse d’experts africains en gouvernance, Vincent Toh Bi a rappelé qu’il faut en moyenne quatre cycles électoraux stables et apaisés après une crise grave pour qu’un pays puisse prétendre à une véritable stabilité démocratique.

« En abordant son quatrième cycle électoral depuis la crise de 2002, la Côte d’Ivoire continue de connaître des tensions, des contestations et des divisions. Nous devons agir vigoureusement sur les causes structurelles de ces secousses », a-t-il souligné.

Selon lui, aucun des facteurs sociopolitiques à la base des crises ivoiriennes n’est irréversible. Il appelle donc à refonder la démocratie sur des bases consensuelles, partagées et respectées par tous, comme préalable à tout développement durable.

Des réformes constitutionnelles et institutionnelles en profondeur

Vincent Toh Bi propose une série de réformes qu’il juge « urgentes et nécessaires » pour refonder la gouvernance démocratique en Côte d’Ivoire.

1. Relecture de la Constitution de 2016

Adoptée dans un contexte particulier, la Constitution ivoirienne doit, selon lui, être réexaminée en profondeur pour en retirer toutes les dispositions sources de divisions ou d’interprétations conflictuelles.

2. Nouvelle loi électorale consensuelle

Une loi électorale révisée devrait intégrer toutes les préoccupations majeures, après une large concertation nationale.

3. Création d’une Haute Cour électorale indépendante

Pour garantir une justice électorale impartiale, Vincent Toh Bi propose de retirer au Conseil constitutionnel ses compétences électorales au profit d’une nouvelle Haute Cour électorale composée de personnalités élues par leurs pairs issus de quatre corps : magistrats, avocats, universitaires et experts électoraux.

Cette juridiction serait indépendante, composée à parité hommes-femmes, et investirait ses membres pour un mandat de six ans non renouvelable.

4. Refonte de la Commission Électorale Indépendante (CEI)

Créée à la suite d’accords politiques, la CEI, selon lui, « n’inspire plus confiance » à une large partie de la population.

Il propose la mise en place d’une nouvelle Autorité électorale, composée exclusivement de neuf personnalités ivoiriennes indépendantes, reconnues pour leur compétence, leur probité et leur intégrité, dont au moins quatre femmes.

Aucune institution, ministère, parti politique ou organisation de la société civile ne siégerait dans cet organe, mais des cadres de concertation réguliers seraient instaurés pour assurer la transparence du processus.

Un nouveau système électoral mixte

L’ancien préfet d’Abidjan suggère également une réforme du mode de scrutin. Il propose l’introduction d’un système mixte, combinant le scrutin majoritaire et une part de proportionnelle, afin d’assurer une meilleure représentativité politique et sociale à l’Assemblée nationale.

Des opérations techniques à refonder

Concernant la logistique électorale, Vincent Toh Bi recommande :

une refonte totale de la liste électorale, pour la rendre fiable et conforme à la réalité démographique du pays ;

un nouveau découpage électoral, garantissant une représentation équilibrée des régions ;

une amélioration des procédures de vote et de comptabilisation ;

et la suppression du système de parrainage, qu’il juge inéquitable et discriminatoire.

Réformer dès 2026 pour un cycle apaisé en 2030

Enfin, Vincent Toh Bi estime qu’il serait dangereux « d’attendre la veille de la présidentielle de 2030 pour engager ces réformes ».

Il appelle à ce que la nouvelle Assemblée nationale, dès 2026, inscrive ces transformations au cœur de ses priorités.

Selon lui, « trois années suffiraient pour mettre en œuvre ces mesures et aborder un nouveau cycle électoral en 2028 dans un climat apaisé ».

« Pour le peuple, pour le développement »

Au-delà des aspects techniques, le fondateur d’Aube Nouvelle a insisté sur la finalité de son appel : la paix, la cohésion et la dignité démocratique du peuple ivoirien.

« Ces réformes ne sont pas des revendications partisanes, mais un appel à la raison nationale. La Côte d’Ivoire mérite une démocratie forte, inclusive et durable », a conclu Vincent Toh Bi.

CAM