Journée mondiale de l’enfant 2025 en Côte d’Ivoire : un état des lieux chiffré et un appel à l’action

 En Côte d’Ivoire, 14 171 021 enfants de moins de 18 ans, soit 43,6 % d’une population totale estimée à 32 496 830 habitants, représentent à la fois la force démographique et la responsabilité majeure du pays. À l’occasion de la Journée mondiale de l’enfant, célébrée ce 20 novembre 2025, les données du Rapport annuel 2024 et les initiatives entreprises tout au long de 2025 par l’UNICEF éclairent les progrès accomplis, les fragilités persistantes et l’urgence d’investir davantage dans la protection des droits de l’enfant.

 

Des avancées en 2024 : des résultats concrets mais contrastés

Santé et VIH : une couverture vaccinale solide, mais des disparités

En 2024, la Côte d’Ivoire a renforcé sa protection sanitaire :

1 122 988 enfants ont reçu la troisième dose du vaccin DTC (soit 95 % de la cible).

1 060 229 enfants ont été vaccinés contre la tuberculose avec le BCG (88 % de la cible).

Sur le VIH, l’UNICEF a déployé l’auto-dépistage et des actions communautaires ciblées, notamment pour les adolescents, afin de réduire les nouvelles infections et améliorer l’accès au traitement précoce.

Nutrition : des campagnes massives efficaces

Les Journées d’Intensification des Activités de Nutrition (JIAN) ont atteint des performances exceptionnelles. Selon le rapport, la supplémentation en vitamine A a couvert jusqu’à 99 % des enfants visés dans plusieurs zones, un progrès déterminant contre la malnutrition et les carences vitaminiques.

Éducation : des solutions innovantes pour atteindre les plus éloignés

Pour lutter contre la non-scolarisation, l’UNICEF a soutenu :

des classes mobiles numériques,

des unités de formation itinérantes,
qui ont permis à des milliers d’enfants d’être réintégrés dans le système éducatif.
Le programme « Ma classe digitale mobile » a particulièrement contribué à réduire l’exclusion scolaire dans les zones difficiles d’accès.

Protection de l’enfant : un système renforcé mais encore incomplet

2024 a vu le renforcement des dispositifs de signalement des violences, mariages précoces et exploitations. Toutefois, le rapport souligne que toutes les communautés n’ont pas encore accès à des services complets de prise en charge. Les capacités psychosociales et communautaires ont néanmoins été élargies.

Eau, Hygiène et Assainissement : des infrastructures essentielles

Des dizaines de points d’eau, latrines scolaires et systèmes d’hygiène ont été construits ou réhabilités dans les zones vulnérables. Ces infrastructures contribuent directement à réduire les maladies hydriques, encore l’une des principales causes d’absentéisme scolaire.

Protection sociale : un filet renforcé

Les transferts monétaires ciblés ont été étendus pour aider les ménages fragiles à maintenir leurs enfants à l’école, accéder aux soins ou faire face aux chocs économiques. Ce soutien réduit notablement le risque de travail des enfants ou de mariages précoces.

Urgences humanitaires : des réponses rapides

Face aux inondations, déplacements ou crises sanitaires, l’UNICEF a :

pris en charge 4 111 enfants souffrant de malnutrition sévère,

dépisté 73 105 enfants,

vacciné 39 510 enfants contre la rougeole.

Des kits d’hygiène, des abris temporaires et un appui psychosocial ont été distribués aux familles affectées.

Adolescents et jeunes : participation et prévention

Plusieurs programmes de leadership, citoyenneté et santé ont mobilisé des milliers de jeunes, afin de renforcer leur autonomisation et prévenir les risques liés au VIH, aux grossesses précoces ou à l’abandon scolaire.

Défis persistants : l’urgence d’un passage à l’échelle

Malgré des progrès notables, des défis structurels demeurent :

Forte disparité entre zones urbaines et rurales dans les services de santé et d’éducation.

Non-scolarisation persistante, aggravée dans les régions isolées.

Infrastructures WASH insuffisantes dans de nombreuses écoles rurales.

Financements instables, compromettant la pérennité des programmes sociaux.

Accompagnement encore limité des adolescents, notamment en santé sexuelle, emploi et formation.

Un appel fort pour le reste de 2025 et les années à venir

La Journée mondiale de l’enfant 2025 rappelle que les avancées récentes bien que salutaires ne suffisent pas : il faut accélérer, pérenniser et étendre les efforts grâce à des politiques publiques renforcées et à une collaboration étroite entre le gouvernement, les partenaires techniques et financiers, la société civile et le secteur privé, le pays a intensifié ses investissements dans les secteurs clés de l’éducation, de la santé, de la nutrition et de la protection sociale. Ces efforts ont permis d’élargir l’accès des enfants aux services essentiels, contribuant à améliorer durablement leurs conditions de vie.

Cependant, malgré ces acquis, des défis importants demeurent. Pour répondre pleinement aux besoins des enfants, il est indispensable d’instaurer une budgétisation plus inclusive, équitable et transparente. L’UNICEF réaffirme son engagement aux côtés des autorités ivoiriennes pour renforcer les mécanismes de suivi budgétaire, améliorer la gouvernance et assurer la durabilité des actions entreprises.

Comme le souligne M. Jean françois Basse représentant resident unicef Côte d’Ivoire:

« Les enfants doivent être placés au cœur de toutes les décisions de politique publique. Planifier et budgétiser pour les droits de l’enfant, c’est investir dans le socle même du développement durable, de la paix et de la prospérité collective. En Côte d’Ivoire, les progrès sont visibles, mais des efforts soutenus sont encore nécessaires pour garantir que chaque franc investi atteigne effectivement les enfants, en particulier les plus vulnérables. L’UNICEF continuera de soutenir le gouvernement ivoirien pour faire de chaque budget un véritable instrument de transformation sociale au service de l’enfance »

Il a resumé ses propos en rappelant ceci :

« Les enfants ne sont pas seulement l’avenir : ils sont le présent. Investir dans eux aujourd’hui, c’est bâtir une nation plus juste et plus résiliente. »

Avec 14,17 millions d’enfants de moins de 18 ans qui représente presque la moitié de sa population, la Côte d’Ivoire a une opportunité unique : transformer son dynamisme démographique en moteur de développement.

En ce 20 novembre 2025, un message s’impose : chaque enfant compte, et chaque action en leur faveur change la trajectoire du pays.

CAM