Affaire Alino Faso : Le mouvement « Trop c’est trop » dénonce les conditions carcérales en Côte d’Ivoire
Abidjan, le 29 août 2025.
Le mouvement citoyen « Trop c’est trop » a exprimé sa profonde indignation et sa vive émotion après l’annonce du décès d’Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, survenu le 24 juillet dernier dans les locaux de l’École de Gendarmerie d’Abidjan où il était en détention. L’activiste burkinabè avait été arrêté le 10 janvier 2025, soupçonné de collusion avec des agents étrangers, de diffusion de fausses informations et d’espionnage.
Selon le communiqué du parquet, relayé par le Procureur de la République, Alino Faso se serait donné la mort par pendaison. Une version qui, bien qu’officielle, suscite de nombreuses interrogations, notamment sur les conditions exactes de détention de l’activiste et les raisons qui auraient pu le pousser à un tel acte alors qu’aucune condamnation n’avait encore été prononcée à son encontre.
Pour le mouvement « Trop c’est trop », cette disparition tragique est un signal d’alarme sur l’état critique des établissements pénitentiaires ivoiriens. Dans une déclaration lue devant la presse au siège du PLACE, les membres du mouvement ont dressé un tableau sombre du système carcéral national : surcharge chronique, insalubrité, absence de soins médicaux, malnutrition, restrictions abusives des droits de visite et détentions prolongées sans jugement.
Une longue liste de cas préoccupants
Le mouvement a rappelé plusieurs cas illustrant la gravité de la situation :
Douati Alphonse, libéré dans un état de santé dégradé, est décédé peu après sa sortie de prison.
Jean Yves Dipopieu a connu le même sort.
Assoa Adou a développé de graves troubles oculaires pendant sa détention.
Dahi Nestor a dû être évacué à l’étranger pour soins d’urgence.
Koua Justin et Samba David ont quitté la prison dans un état physique alarmant.
Le commandant Séka Séka Anselme reste incarcéré dans un état de santé jugé préoccupant.
Le sergent-chef Tokpa Marcel est détenu depuis octobre 2012, dans un contexte sanitaire marqué par une épidémie de choléra.
Gala Kolebi souffrirait d’une détérioration visuelle inquiétante.
Le mouvement s’interroge également sur les détentions prolongées de personnalités telles que l’ex-ministre Dosso Charles et Krikpeu Armand, connu pour ses critiques contre la vie chère, et qu’il qualifie de détentions arbitraires, synonymes de défiance envers la justice.
> « On ne craint plus la prison, mais ce qu’on y vit. Cela jette une ombre inquiétante sur l’État de droit », a insisté le porte-parole du mouvement.
Appels au Président et à la Première Dame
Face à cette situation, « Trop c’est trop » lance un appel solennel au président Alassane Ouattara en tant que garant des libertés et premier magistrat du pays. Il demande la libération des détenus politiques et un plan de désengorgement urgent des prisons, en attendant une réforme structurelle du système pénitentiaire.
Dans un appel distinct mais symbolique, le mouvement s’est également adressé à la Première Dame Dominique Ouattara, connue pour ses actions sociales à travers la Fondation Children of Africa, pour attirer son attention maternelle sur les conditions de détention des prisonniers en général, et des détenus politiques en particulier.
Une tragédie comme point de bascule ?
Pour « Trop c’est trop », le décès d’Alino Faso doit marquer un tournant. Ce drame, au-delà de sa dimension humaine, doit servir de catalyseur à une réforme ambitieuse et urgente du système carcéral ivoirien.
En conclusion, le mouvement a adressé ses condoléances à la famille du défunt ainsi qu’au peuple burkinabè, tout en réaffirmant son engagement pour une justice équitable et respectueuse des droits fondamentaux.
Damana Pickass annonce le report de la marche du Front commun et commente l’actualité politique
Lors de cette déclaration de presse, Damana Adia Pickass, coordonnateur du Front commun PPA-CI – PDCI, a annoncé deux points majeurs :
1. Le report de la marche initialement prévue pour le 2 août 2025, à une date ultérieure, en accord avec le préfet d’Abidjan. Ce report est motivé par le manque d’effectifs des forces de sécurité, ces dernières étant mobilisées pour la fête de l’Indépendance prévue à Bouaké le 7 août.
2. L’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara à l’élection présidentielle d’octobre 2025. À ce propos, Damana Pickass a précisé que l’ancien président Laurent Gbagbo réagira officiellement dans les jours à venir.
CAM