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Côte d’Ivoire : Les “Ambassadeurs de santé”, une réponse innovante à l’hésitation vaccinale

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Le Centre de Recherche et d’Action pour la Paix (CERAP) d’Abidjan a accueilli une conférence de presse publique consacrée à la présentation des résultats d’une étude internationale sur l’hésitation vaccinale ce vendredi 3 septembre 2025.

Menée dans quatre pays d’Afrique subsaharienne – la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Malawi et le Zimbabwe – cette recherche met en évidence une approche prometteuse : le recours à des Ambassadeurs de santé pour instaurer un dialogue de confiance avec les populations hésitantes.

Photo panelistes

Un défi persistant : la méfiance vaccinale

Depuis la pandémie de COVID-19, les pays africains font face à une défiance croissante envers la vaccination, alimentée par la désinformation, les rumeurs et la méfiance à l’égard des institutions de santé.

Les campagnes médiatiques et les actions de sensibilisation classiques atteignent souvent leurs limites, surtout auprès des adultes les plus sceptiques.

Le Père Arsène Brice Bado, directeur général du CERAP

« Au-delà de la désinformation, les vaccins sauvent des vies et améliorent l’espérance de vie. Mais la peur et la méfiance persistent. » à declaré Père Arsène Brice Bado, directeur général du CERAP

 Une approche humaine : le dialogue personnalisé

Pour répondre à ce défi, les chercheurs ont testé un modèle inédit : l’engagement personnel par des Ambassadeurs de santé.

Ces derniers — jeunes diplômés en santé, agents communautaires ou médecins — ont été formés à la méthode AIMD (Annoncer, Interroger, Miroiter, Sécuriser), une approche fondée sur l’écoute active, la compréhension des inquiétudes et la réponse empathique.

L’étude, conduite auprès de 7 662 adultes répartis dans 3 751 ménages, a comparé les effets de cette méthode dans des zones où l’intervention a été appliquée à celles où elle ne l’était pas.

Participants

 Des résultats concrets et mesurables

Les résultats sont sans équivoque :

+3 points sur l’indice de confiance vaccinale (sur 100) en moyenne,

jusqu’à +14 points chez les plus hésitants,

et au Malawi, +12 points de pourcentage sur le taux de primo-vaccination.

L’impact le plus fort a été observé chez les populations les plus vulnérables : les moins instruites, les plus modestes et celles affichant une confiance initiale très faible.

Ces effets positifs s’expliquent moins par un changement global d’attitude envers les institutions que par la résolution des inquiétudes personnelles, souvent ignorées par les campagnes de masse.

Professeur Cyrus Samii, New York University

« Les Ambassadeurs de santé ont permis de restaurer la confiance par le contact humain. Le lien personnel fait toute la différence. » à estimé le Professeur Cyrus Samii, New York University

Intégrer les Ambassadeurs de santé dans les systèmes nationaux

Les chercheurs plaident pour une institutionnalisation de cette approche dans les politiques publiques de santé.

Ils recommandent notamment :

1. La formation systématique d’Ambassadeurs de santé dans chaque district sanitaire, avec des liens directs aux centres de vaccination.

2. L’usage du dialogue personnalisé comme complément aux campagnes médiatiques.

3. La priorisation des groupes les plus hésitants, identifiés grâce aux données communautaires.

4. Le développement d’essais pragmatiques régionaux, pour adapter la méthode aux contextes locaux.

Tiembre Issaka, directeur de la vaccinologie à l’Institut National d’Hygiène

« En renforçant les capacités communautaires et en dialoguant avec empathie, nous pouvons restaurer la confiance et accroître l’adhésion à la vaccination. » à fait savoir le Professeur Tiembre Issaka, directeur de la vaccinologie à l’Institut National d’Hygiène Publique

Un modèle africain de résilience sanitaire

L’étude, coordonnée par un large consortium de recherche — CERAP (Côte d’Ivoire), CeSHHAR (Zimbabwe), Kamuzu University (Malawi), Université Gaston-Berger (Sénégal), PASGR (Kenya), EGAP et New York University (États-Unis) — a reçu le soutien du Social Science Research Council (SSRC), de la Rockefeller Foundation et de la Gates Foundation.

Elle démontre que la confiance, facteur souvent négligé, peut être restaurée par la proximité humaine. En formant et en intégrant ces Ambassadeurs de santé dans les dispositifs nationaux, les autorités africaines disposent désormais d’un outil concret pour améliorer la couverture vaccinale et renforcer la résilience sanitaire.

Participants

Remise de diplômes et reconnaissance

La cérémonie s’est conclue par une remise officielle de diplômes aux enquêteurs et aux Ambassadeurs de santé ayant contribué à l’étude.

Un moment symbolique, salué par les participants, qui souligne la valeur de l’engagement communautaire dans la promotion d’une santé publique plus inclusive, fondée sur le dialogue et la confiance.

CAM