Côte d’Ivoire : Les Rois et Chefs traditionnels s’engagent aux côtés de l’État et de l’UNICEF pour les droits des enfants
Ce 3 septembre 2025 à Yamoussoukro, la Côte d’Ivoire franchit une nouvelle étape dans la protection de son enfance. Au terme de trois journées de dialogue stratégique tenues à l’Hôtel Parlementaire de Yamoussoukro, la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels (CNRT) et l’UNICEF ont signé une Déclaration d’engagement en faveur des droits des enfants et des adolescents. Cette initiative, soutenue par le gouvernement ivoirien, marque une alliance inédite entre tradition et modernité pour transformer durablement la vie des plus jeunes.
L’événement s’est tenu en présence du Pr Mariatou Koné, Ministre de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation, de M. Jean François Basse, Représentant Résident de l’UNICEF, de Sa Majesté Amon Tanoé, Président de la CNRT, ainsi que de nombreuses autorités et plus de 40 rois et chefs traditionnels venus de tout le pays.
Une volonté commune pour un avenir meilleur

Dans son allocution, la Ministre de l’Éducation a salué une initiative « historique » qui place les enfants au cœur des priorités nationales :
« Cette déclaration d’engagement scelle une volonté commune : faire de la Côte d’Ivoire un pays où chaque enfant est protégé, éduqué, en bonne santé et capable de réaliser pleinement son potentiel », a affirmé Pr Mariatou Koné.
La Ministre a rappelé que les moins de 18 ans représentent près de 45 % de la population ivoirienne et que leur protection est une condition essentielle au développement du pays. Elle a également souligné les efforts considérables de l’État en matière d’éducation, notamment la construction et la réhabilitation d’écoles, la formation d’enseignants à la pédagogie inclusive, et la mise en place de classes adaptées aux enfants en situation de handicap.
Le rôle décisif des chefs traditionnels

Le Représentant Résident de l’UNICEF, M. Jean François Basse, a rappelé que malgré les progrès, de nombreux défis persistent : la non-déclaration des naissances, les mariages précoces, le travail des enfants, les violences basées sur le genre ou encore la stigmatisation du handicap.
« Certaines pratiques culturelles et sociales continuent de compromettre l’avenir de nos enfants. Vous, vénérables Rois et Chefs traditionnels, êtes les piliers de vos communautés. Votre légitimité et votre proximité avec les populations vous confèrent le pouvoir unique de faire évoluer les mentalités », a-t-il déclaré.
Les Rois et Chefs traditionnels, en tant que gardiens des us et coutumes et figures de légitimité sociale, ont réaffirmé leur volonté de s’impliquer activement dans la lutte contre les pratiques néfastes et pour la promotion de la scolarisation, en particulier dans les zones rurales.
Une feuille de route concrète
Les participants ont élaboré une feuille de route basée sur une approche de conception centrée sur l’humain.
Parmi les actions prioritaires figurent :
l’intégration de la protection de l’enfant dans les répertoires des us et coutumes ;
la promotion systématique de la déclaration des naissances ;
des campagnes de sensibilisation contre les pratiques traditionnelles néfastes ;
le soutien aux enseignants et à la qualité de l’éducation dans les zones rurales.
La Déclaration, signée par Sa Majesté Amon Tanoé et M. Jean François Basse, formalise ce partenariat inédit et durable.
Une responsabilité historique
La Ministre de l’Éducation a également appelé les chefs traditionnels à jouer leur rôle dans la préservation de la paix sociale, particulièrement à l’approche de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025.
« Les élections ne doivent pas diviser nos communautés. Les grandes victimes des conflits sont toujours les femmes et les enfants. Soyez les messagers de paix auprès de vos populations », a-t-elle exhorté.
Une alliance tradition–modernité pour les enfants

Cette alliance entre l’UNICEF, l’État et la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels incarne une nouvelle dynamique : ancrer la promotion des droits de l’enfant au cœur des communautés. Elle illustre la conviction que l’avenir de la Côte d’Ivoire repose sur une jeunesse épanouie, protégée et éduquée.
« Ensemble, engageons-nous pour la promotion des droits de nos enfants et adolescents afin de dégager les meilleures perspectives pour leur avenir et le développement durable de notre pays », a conclu Pr Mariatou Koné.
CAM