Adoptée le 19 décembre 2017, la Journée internationale des langues des signes instituée par la résolution 72/161 de l’Assemblée général de Nations Unies est célébrée chaque 23 septembre à travers le monde. Cette année, la commune de Port-Bouët, au sud d’Abidjan, a abrité les festivités nationales, en présence de nombreux partenaires au développement, parmi lesquels l’OMS, l’UNESCO, l’UNICEF, la CEDEAO et le Bureau du Québec à Abidjan.
À l’initiative de la Fédération nationale des sourds de Côte d’Ivoire (FENASOCI) et de l’Association des sourds de la commune de Port-Bouët (ASOPB), l’événement s’est tenu aux côtés du ministère de l’Emploi et de la Protection sociale.
« La langue des signes, un pilier d’identité »
Dans son allocution, le président du conseil d’administration de la FENASOCI a rappelé l’importance de la langue des signes comme outil d’émancipation et de participation citoyenne.
« La langue des signes n’est pas seulement un moyen de communication, c’est un vecteur d’identité et d’émancipation pour les personnes sourdes. Elle permet de participer activement à la vie sociale, culturelle et professionnelle. En Côte d’Ivoire, où environ 1 % de la population vit avec une surdité, elle constitue un pilier essentiel de la reconnaissance des personnes sourdes. Pourtant, trop souvent, elles restent exclues des espaces publics, des institutions et même de leurs propres familles », a-t-il déploré.
L’UNICEF appelle à une inclusion réelle
Au nom de l’UNICEF, son représentant résident en Côte d’Ivoire, Jean-François Basse, a lancé un appel fort à l’inclusion :
« La diversité est une richesse et l’inclusion n’est pas une faveur, mais un droit. Alors que nous célébrons aujourd’hui la beauté des langues des signes, engageons-nous collectivement à bâtir un monde plus accessible, plus respectueux des droits de tous les enfants et plus ouvert à toutes les formes de communication. »
Il a également salué la mobilisation des associations locales et des familles, qui œuvrent chaque jour à l’intégration des enfants sourds et malentendants, rappelant que « l’inclusion commence à la maison, se renforce dans la communauté et rayonne dans la société ».
Un symbole mondial présenté à Abidjan
Moment fort de la cérémonie : la présentation officielle du drapeau des sourds, symbole universel d’unité et de dignité. Conçu par l’artiste sourd et aveugle français Arnaud Balard, ce drapeau a été adopté en 2023 par l’Assemblée générale de la Fédération mondiale des sourds. Son adoption en Côte d’Ivoire marque une étape supplémentaire dans la reconnaissance des droits et de la culture des personnes sourdes.
Pour chaque enfant, l’inclusion
Cette édition 2025 a ainsi mis en lumière les défis persistants : accès limité à l’éducation bilingue, difficultés d’accès aux services publics, à la justice, à la santé ou encore à l’information. Mais elle a surtout été l’occasion de réaffirmer un engagement commun : faire des langues des signes une composante essentielle de l’inclusion sociale.
« À toutes les communautés sourdes du monde, nous disons aujourd’hui : nous vous voyons, nous vous entendons, et surtout, nous vous respectons », a conclu Jean-François Basse, au nom de l’UNICEF.
CAM