La communauté ghanéenne résidant en Côte d’Ivoire s’est réunie au domicile de Nana Abrafi Koto, Reine des communautés de la CEDEAO et d’Afrique, à la cité Jacques Prévert, à Abidjan-Cocody. Cette rencontre visait à discuter des difficultés rencontrées par la communauté, notamment les abus dont sont victimes les pêcheurs ghanéens de la part des forces de l’ordre, en particulier la police maritime.
Des contrôles excessifs et des sanctions jugées abusives
Les pêcheurs ghanéens exerçant sur les côtes ivoiriennes dénoncent des contrôles fréquents, assortis d’amendes jugées excessives et de confiscations de moteurs de pirogue.
Selon Nanan Ngozambia Georges, Chef des N’zima de Côte d’Ivoire, « les ressortissants ghanéens vivant en Côte d’Ivoire et pratiquant la pêche sont victimes d’une corruption récurrente de la police maritime. Les taxes imposées sont souvent trop élevées, ce qui entrave la pérennité de leur activité », a-t-il déclaré.
Kouamé Domphé, pêcheur artisanal, confirme ces difficultés : « La police maritime saisit nos moteurs essentiels au bon fonctionnement de nos bateaux et exige des paiements de 150.000 à 250.000 FCFA pour les restituer. Nous sommes épuisés par ces pratiques ! »
Un appel au président Ouattara
Face à cette situation, la communauté ghanéenne a appelé le président ivoirien, S.E.M. Alassane Ouattara, à intervenir pour encadrer ces contrôles et assurer un environnement de travail plus juste pour les pêcheurs ghanéens.
Une volonté d’apaisement et de coopération
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Au terme de cette rencontre, les participants ont exprimé leur désir de collaborer avec les autorités locales et l’Ambassade du Ghana en Côte d’Ivoire afin de trouver des solutions durables.
La Reine Mère, Nana Abrafi Koto, a appelé à l’apaisement et à la solidarité entre les communautés, rappelant que de nombreux Ivoiriens vivent également au Ghana et que la cohabitation harmonieuse entre les peuples est essentielle.
Un secteur clé pour l’économie ivoirienne
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Pour rappel, les pêcheurs ghanéens ont joué un rôle essentiel dans le développement de la pêche traditionnelle en Côte d’Ivoire depuis les années 1960. Aujourd’hui, ils représentent environ 95 % des captures effectuées dans la zone économique exclusive (ZEE) ivoirienne.
« Il est crucial de permettre aux pêcheurs ghanéens de travailler dans de bonnes conditions. Beaucoup d’entre eux possèdent tous les documents requis, mais sont tout de même confrontés à des problèmes avec certaines autorités. Nous appelons les dirigeants ivoiriens à prendre des mesures pour les protéger », a plaidé la Reine Mère.
L’enjeu est donc de trouver un équilibre entre la régulation de la pêche artisanale et le respect des droits de ceux qui en vivent, afin de préserver l’harmonie entre les communautés et d’assurer la pérennité d’un secteur essentiel à l’économie ivoirienne.
CAM