Industries extractives : cap sur une gouvernance environnementale durable, bilan du FAFEIX à Abidjan
Abidjan, 9 juillet 2025 — Cinq mois après la première édition du Forum Africain de l’Environnement dans les Industries Extractives (FAFEIX), tenue à Yamoussoukro du 18 au 25 février 2025, une conférence de restitution a réuni acteurs institutionnels, société civile, experts, chercheurs et partenaires techniques pour partager les conclusions et perspectives de cet événement inédit.
Une dynamique collective pour une gouvernance responsable

Dans son discours d’ouverture, M. Bohoussou Kouakou Raymond, président de l’ONG Agir pour l’Environnement des Industries Extractives et commissaire général du FAFEIX, a salué l’engagement des participants et remercié les institutions et partenaires qui ont contribué au succès du forum. Il a rappelé que cette initiative visait à jeter les bases d’une gouvernance environnementale concertée, impliquant les secteurs public et privé, les communautés locales et la société civile.
« Ce forum a permis d’aborder en profondeur des questions clés telles que la prévention des impacts environnementaux, la transparence dans la gestion des ressources, l’inclusion des communautés affectées et l’intégration des enjeux climatiques dans les politiques publiques et minières », a-t-il déclaré.
Il a également insisté sur l’importance de donner une suite concrète aux recommandations formulées, à travers des feuilles de route, des mécanismes de suivi multi-acteurs et la mobilisation de financements spécifiques.
« Cette conférence ne marque pas une fin, mais plutôt un tremplin vers l’action », a-t-il conclu.
Une vision partagée du ministère des Mines

Prenant la parole au nom du ministère des Mines et du Pétrole, le Dr Ouattara Bakary a salué le caractère stratégique du FAFEIX, qu’il a qualifié de cadre enrichissant de dialogue et de co-construction. Il a souligné que la gestion environnementale dans le secteur extractif représente autant un défi qu’une opportunité de développement durable pour le continent.
« L’après-exploitation minière est un enjeu crucial. Elle peut transformer des passifs environnementaux en leviers économiques et sociaux », a-t-il affirmé.
Le représentant du ministère a réaffirmé l’engagement de l’État à intégrer les recommandations du forum dans ses stratégies et à promouvoir l’adoption de normes environnementales rigoureuses, en collaboration avec tous les acteurs concernés.
Les actes du forum : synthèse et feuille de route

Le chef de projet Siriki Coulibaly, membre du comité scientifique du forum, a présenté les actes de la première édition du FAFEIX, structurés autour de panels thématiques, sessions plénières, études de cas et ateliers pratiques. Voici les principaux axes abordés :
Temps forts du forum :
Conférence inaugurale : centrée sur la réhabilitation des sites miniers.
Panel sur le cadre réglementaire : nécessité de lois robustes et de leur application effective.
Panel sur les technologies innovantes : solutions adaptées aux contextes locaux, biotechnologies, gestion des déchets.
Panel sur la valorisation économique des terres réhabilitées : agriculture, écotourisme, marchés carbone.
Table ronde dinatoire : discussions sur les mécanismes de financement, accès aux fonds climatiques (FVC, FEM), et promotion des partenariats.
Résultats majeurs :
Partage d’expériences africaines sur les cadres réglementaires et institutionnels.
Mise en lumière des lacunes et bonnes pratiques.
Formation de plus de 90 professionnels sur la réhabilitation minière et le calcul des coûts.
Identification de leviers de valorisation économique des terres.
Recommandations clés :
Renforcement des cadres légaux pour garantir une réhabilitation effective.
Standardisation des outils et méthodes de suivi environnemental.
Développement de mécanismes de financement innovants : marchés carbone, partenariats public-privé (PPP).
Approches communautaires : implication des populations locales et intégration des savoirs traditionnels.
Plan d’action adopté :
Court terme (1-2 ans) : formation et sensibilisation des acteurs locaux.
Moyen terme (3-5 ans) : harmonisation des cadres réglementaires et utilisation des technologies innovantes.
Long terme (5+ ans) : intégration dans les politiques nationales et renforcement des synergies régionales.
Le FAFEIX, une impulsion durable
Tous les intervenants ont souligné la nécessité de maintenir la dynamique enclenchée par le FAFEIX, afin que les engagements pris ne restent pas lettre morte. Les prochaines étapes porteront notamment sur la mise en œuvre effective des recommandations, la recherche de financements adaptés, et la création de cadres de gouvernance participative à l’échelle régionale.
Une remise symbolique des actes du PAFEIX à été faite à tous les acteurs des Mines Présents.
Le FAFEIX se positionne désormais comme un levier stratégique pour bâtir une industrie extractive durable, inclusive et respectueuse de l’environnement en Afrique.
CAM