À l’initiative de l’ONG Initiative New Génération et du CRETA-CI (Centre de Réflexion et d’Action pour la Transition en Côte d’Ivoire), une importante cérémonie citoyenne s’est tenue à Anono, ce samedi 18 Juillet 2025 réunissant autorités coutumières, élus, religieux, représentants de la société civile et leaders communautaires. L’événement, organisé à quelques mois des élections présidentielles, avait pour objectif d’éveiller les consciences et de faire entendre la voix d’une société civile ivoirienne résolument engagée pour la paix, la transparence et l’inclusion.
Un appel à la paix lancée par Pulchérie Gbalet
La présidente du mouvement CRETA-CI, Pulchérie Gbalet, a livré un discours percutant, dénonçant les crises électorales à répétition qui ont marqué la vie politique ivoirienne depuis plusieurs décennies. « Trop, c’est trop. Plus jamais ça ! », a-t-elle martelé à plusieurs reprises, lançant un appel à un sursaut national.
Elle a fustigé les pratiques politiques excluantes et les lois “sur mesure” qui, selon elle, compromettent la démocratie et marginalisent la société civile :
« On a trop regardé les politiques gérer nos vies et nos argents. On ne sacrifiera plus nos vies à l’autel de leurs traditions. »
Insistant sur l’urgence de reconstruire la confiance entre gouvernants et citoyens, Pulchérie Gbalet a formulé plusieurs propositions concrètes :
1. La tenue, avant la fin du mois, d’un dialogue national sans faux-fuyants, aboutissant à un consensus pour des élections apaisées.
2. La recomposition de la Commission Électorale Indépendante (CEI), accusée d’être partiale.
3. Le respect des acteurs de la société civile par les politiques.
« Si la jeunesse rejette la violence, alors la violence ne prospérera pas », a-t-elle ajouté, tout en annonçant une mobilisation citoyenne de terrain, bien que le mouvement n’ait pas, selon elle, les moyens logistiques ou financiers comparables aux partis.
Elle a également énoncé une grille d’analyse citoyenne pour choisir le meilleur candidat: sa vision, ses valeurs, son parcours, sa responsabilité dans la situation actuelle du pays et sa capacité à réconcilier les Ivoiriens. « Le meilleur candidat se révélera si le peuple apprend à trier. »
Des appels forts à la paix de toutes les composantes
La cérémonie a été marquée par une convergence d’appels à la paix et à la responsabilité. Ma chefferie d’Anono par la voix de son représentant a indiqué :
« Quand la société civile se tait, les extrêmes prennent la parole. Nous devons parler aujourd’hui pour ne pas crier dans la violence de demain. »
Le maire de la commune a salué l’initiative du CRETA-CI, soulignant son opportunité dans un contexte où les tensions montent :
« J’ai foi que les acteurs politiques se retrouveront pour une paix durable. »
Les représentants religieux, catholique et musulman ont eux aussi appelé au dialogue sincère et à la réconciliation des cœurs. Le guide musulman a salué la dimension interreligieuse du rassemblement en évoquant la présence du cardinal à la prière de Tabaski à Anono comme symbole fort d’unité.
Les voix du monde paysan et des déplacés également présentes
M. Tia, président du Conseil national des syndicats agricoles, a dénoncé la marginalisation persistante des paysans et la perte de contrôle sur les filières agricoles, affirmant que « la filière doit revenir aux Ivoiriens ».
Quant à M. Irié Michel, porte-parole des déplacés et déguerpis, il a rappelé la détresse des populations déplacées, trop souvent laissées pour compte.
Un signal d’alerte avant l’échéance d’octobre
L’événement a ainsi permis à la société civile ivoirienne de poser ses jalons avant l’échéance électorale cruciale d’octobre. Le mot d’ordre était clair : prévenir plutôt que guérir, dialoguer plutôt que se déchirer, inclure plutôt qu’exclure.
Pulchérie Gbalet, en fer de lance de cette dynamique, appelle à un nouveau pacte démocratique, où la voix citoyenne, longtemps ignorée ou instrumentalisée, devient un levier décisif pour bâtir une Côte d’Ivoire réconciliée, équitable et pacifique.
« Plus jamais ça n’est pas un simple slogan. C’est un cri citoyen. Une exigence démocratique. »
Pulchérie Gbalet
Jérémie B..