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Message à la Nation 2023 du mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire »

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Ivoiriennes, Ivoiriens,
Dans quelques jours, nous terminerons une année et accueillerons une nouvelle année. C’est l’occasion propice de dresser ensemble le bilan de l’année qui s’achève et nous projeter dans l’année à l’avenir.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Vous l’avez constaté vous-mêmes tout au long de l’année 2023 : Abidjan est en chantier, provoquant des embouteillages à certains endroits. Certaines villes de l’intérieur ont bénéficié d’artères principales à la dimension de leur stature. Le président Alassane Ouattara est à féliciter pour ces initiatives qui ont attendu trop longtemps à voir le jour. Mais, il reste à désenclaver les zones productrices de vivrier afin de jouer sur le coût des facteurs et les prix des produits sur le marché parce que se nourrir coûte encore cher pour les ménages en Côte d’Ivoire.
C’est bien de construire de grandes tours et des ouvrages de prestige. Mais, il est encore mieux de résoudre, d’abord, les problèmes basiques des populations avant de penser à construire la plus haute tour d’Afrique. La Côte d’Ivoire ne se limite pas à Abidjan et aux grandes villes de l’intérieur du pays. La Chine d’aujourd’hui a commencé, d’abord, par mettre sa population à l’abri des besoins primaires qui, une fois satisfaits, leur a permis de libérer leur créativité et le génie chinois. Aujourd’hui, la Chine est la première puissance économique du monde en parité de pouvoir d’achat selon Bloomberg. En Côte d’Ivoire, beaucoup reste encore à faire en termes d’accès en eau potable, de fourniture en électricité, de vie moins chère plus supportable pour les populations les plus démunies, etc. On fait miroiter de beaux ouvrages. Or, le quotidien des ivoiriens est des plus difficiles depuis 2011 comme l’ont attesté de nombreux rapports, avec un petit nombre de personnes qui s’enrichissent alors que la grande partie de la population s’appauvrit.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Le problème de la corruption en Côte d’Ivoire reste préoccupant. Ses proportions sont devenues vertigineuses avec la hausse du coût de la vie et les ambitions politiques des hauts fonctionnaires qui leur demandent de se transformer en de géantes assistantes sociales auprès des populations. Il y a quelques années, en 2021, dans le cadre de la lutte contre la corruption dans les services publics, des enquêtes avaient été diligentées et des têtes, coupées dans l’administration publique. Les résultats de ces enquêtes n’ont jamais été rendus publics. Pire, certains responsables indexés et limogés n’ont jamais fait l’objet de poursuites judiciaires. Quelques-uns ont, certes, été arrêtés mais d’autres dont le cas a défrayé la chronique sont allés se reposer tranquillement chez eux pour « bouffer leur argent » comme on dit. On n’a fait que les mettre à l’écart, le temps que leurs crimes économiques soient oubliés et on les a remis, des années plus tard, dans le circuit de l’administration avec de nouvelles nominations.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Nous nous plaignons de l’enrichissement illicite et du train de vie élevé de certains agents de l’Etat qui ne correspond pas à leur rémunération réelle et connue. Face à cette corruption structurelle endémique, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » appelle à la prise de mesures fortes comme l’institution de la délation citoyenne en mettant à la disposition des populations un numéro vert. Des mesures conservatoires pourraient alors être prises pour intégrer dans le patrimoine de l’Etat les biens immobiliers pris aux agents corrompus de l’administration publique. Des actuaires pourraient être commis pour estimer la valeur desdits biens. Un pays comme le Bénin en a fait l’expérience sous le président Thomas Yayi Boni. La lutte contre la corruption est chantée en Côte d’Ivoire mais, dans les faits, elle n’est pas pratiquée sinon un individu coupable de vaste trafic sur le passeport ivoirien (près de 120 000 selon les chiffres dont 25 000 seulement ont été retrouvés) et de fraude massive sur la nationalité ivoirienne ne ferait pas juste que six mois de prison pour se retrouver libre là où, pour peu que cela, d’autres passent plus de temps en prison.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
La politique fiscale des gouvernements RHDP est une politique d’appauvrissement des populations et de persécution des entreprises implantées dans notre pays. Parmi les entreprises présentes en Côte d’Ivoire, certaines, malheureusement, ne paient pas d’impôts, obligeant l’État à faire supporter aux autres entreprises leurs charges fiscales ; ce qui constitue un manque à gagner important pour les caisses de l’Etat. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » dénonce les conventions fiscales qui ont instauré cette pratique et appelle à leur révision. Aujourd’hui, elles sont dépassées. Il faut les actualiser dans l’intérêt des populations ivoiriennes et pour que l’apport des entreprises au développement local ne souffre d’aucune dispense. A l’heure de la mondialisation, l’équité doit être la règle.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
L’année 2023 a été aussi marquée par l’échec diplomatique de la Côte d’Ivoire dans le dossier nigérien. La position belliqueuse de la Côte d’Ivoire qui se comprend mais qui ne correspond pas à l’approche africaine par le dialogue et la concertation pour résoudre les problèmes a érodé auprès des opinions publiques l’image de notre pays qui a été toujours considéré comme une nation en faveur de la paix en Afrique. Au lieu d’interroger les raisons pour lesquelles les militaires font irruption sur la scène politique et sont favorablement accueillis et, de surcroît, en libérateurs par les populations, la Côte d’Ivoire et certains autres pays ont opté pour la voie de la force armée qui n’a jamais rien résolu. Et, le temps a fini par révéler à tous que ce n’était pas une option pertinente au regard de la complexité du dossier. Dans le dossier nigérien comme dans les dossiers maliens, la diplomatie ivoirienne n’a pas eu le nez creux. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » pense qu’il faut revenir aux paradigmes diplomatiques instaurés depuis le premier président de notre pays et ne pas copier la logique belliqueuse de l’Occident qui sème le chaos et la destruction partout dans le monde.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Au niveau politique, on constate que Soro Guillaume continue d’être un problème pour le RHDP. Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », Soro Guillaume est une chance pour la Côte d’Ivoire. Sa participation ainsi que celle de son parti à la vie politique nationale ne peuvent qu’être un signe de la vitalité politique de la Côte d’Ivoire et d’une gouvernance démocratique exemplaire. Il faut que le peuple ait un large choix à faire devant les potentiels candidats à la présidence de la République. Et, tout Etat qui se veut démocratique œuvre pour que la compétition électorale soit inclusive et ouverte. Le régime RHDP n’a donc pas à craindre Soro Guillaume mais a à craindre qu’à force d’en faire son problème principal, cela ne lézarde son propre mur intérieur, ouvrant la porte à des ennemis plus redoutables que Soro Guillaume tapis dans son propre mur fissuré. La Côte d’Ivoire n’a pas intérêt à renouer avec les crises et les secousses politiques.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Soro Guillaume a, certes, contre lui son passé et est rejeté par une partie des populations et de la classe politique. Mais, l’opposition aurait tort de s’accrocher aux contradictions du passé. Le traumatisme de la rébellion de 2002 et de la crise post-électorale de 2010 est inqualifiable et inoubliable. Mais, l’équation qui se présente à l’opposition lui demande de se projeter dans le futur pour se guérir de son passé traumatique.
Les élections municipales et régionales de cette année qui s’achève ont montré qu’elle ne fait plus rêver des populations en quête de renouveau. Quand l’on ajoute à cela le fait que la commission électorale manque totalement de crédibilité aux yeux de certains acteurs politiques, jouant, selon eux, contre l’opposition et en faveur du pouvoir, il ne fait guère de doute que ce n’est pas en étant divisée que l’opposition parviendra à venir à bout du RHDP bien accroché au pouvoir et qui ne compte pas le lâcher de sitôt, encore moins le céder à une autre organisation politique.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », il est inutile, pendant que la contradiction principale reste irrésolue, de créer des contradictions secondaires qui ne font que se disperser les forces et qui profitent au parti au pouvoir. C’est une question de bon sens politique.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Tout en regrettant l’émiettement de l’opposition, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » déplore toutes les divisions qui ont cours au sein des partis politiques de l’opposition. Chacun pense que son étoile trône au-dessus de la Côte d’Ivoire et que son heure de gloire est arrivée.
Si les partis d’opposition ne font pas l’unité en leur sein et au sein même de l’opposition, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » craint fort, en 2025, que le RHDP soit la meilleure alternative à lui-même et le parti le plus crédible aux yeux des soutiens internationaux.
C’est pourquoi, Ivoiriennes, Ivoiriens, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » appelle à un grand rassemblement de l’opposition. Les anciennes coalitions de l’opposition ont échoué parce que certains y ont déporté la politique politicienne de leurs agendas propres au détriment de l’intérêt des populations ivoiriennes. Le temps est venu maintenant de réaliser ce grand rassemblement de l’opposition avant les échéances électorales de 2025 pour dégager une personnalité de consensus comme candidat unique.
A ce propos, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » salue le retour en politique de monsieur Tidjane Thiam et appelle tous les cadres du PDCI qui comptent à privilégier l’union à la division, le consensus ou le compromis aux luttes fratricides dont le PDCI ne sortirait pas vivant. Ce serait dommage pour l’opposition que le PDCI soit affaibli, lui qui est sorti des dernières élections municipales et régionales comme le principal parti d’opposition. 2025 est la chance ultime de l’opposition de conquérir le pouvoir d’État. Il ne tient qu’aux leaders de l’opposition de penser aux populations ivoiriennes avant leurs propres personne, carrière, ambitions et agendas politiques.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Devant l’intérêt général, il faut savoir faire le sacrifice de sa personne. 2024 ne doit pas être l’année où l’opposition va montrer aux populations qu’elle ne mérite pas leur confiance pour diriger la Côte d’Ivoire en 2025. 2024 ne doit pas être l’année de l’implosion du PDCI qui ne pourrait pas survivre à cette autre crise. Le contexte politique de 2023 est différent de celui de 1994.
Face aux risques réels d’implosion de ce grand parti qui compte dans le paysage politique et pour l’opposition, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » recommande aux responsables de ce parti de trouver un mécanisme pour maintenir l’unité et la cohésion de la machine, quitte à reporter les candidatures à la préparation de sa participation à l’élection présidentielle de 2025.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
La classe politique ne doit pas oublier que la stature messianique des leaders qui comptent fait partie des tendances lourdes de la politique ivoirienne. Ceux qui ont été le plus proche de cette messianité sont ceux qui ont pu et su émerger parmi leurs compagnons de lutte et rester des catalyseurs politiques. C’est pourquoi seuls Houphouët-Boigny, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ont pu en imposer et s’imposer aux autres comme leader naturel. Et, chaque fois, la gouvernance est conduite pour que les choses soient ainsi, pour que la relève soit assurée par un autre messie, un seul, réclamé par les masses. C’est la graine qu’Houphouët-Boigny a plantée pour la Côte d’Ivoire et qui renaît, chaque fois, de ses cendres. Est-ce ainsi une bonne graine ? Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » ne saurait en dire davantage. Pour lui, il faut, pour le moment, faire avec ce que l’on a.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » n’est pas dans les calculs politiciens de la conquête du pouvoir. En tant que mouvement politique et citoyen orienté vers le combat pour le progrès social et démocratique et un rayonnement international plus accru de la Côte d’Ivoire en s’appuyant sur des analyses de spécialistes et en faisant des propositions audacieuses et volontaristes, il veut voir la Côte d’Ivoire être bien gérée, l’ivoirien épanoui et l’opposition venir au pouvoir en 2025. En 2024, il continuera de se positionner en conscience de l’opposition et de la Côte d’Ivoire et le mouvement à la pointe, en Côte d’Ivoire, dans la promotion et la défense du panafricanisme parmi toutes les organisations politiques existantes. Il conservera sa liberté de ton et d’engagement tout en continuant d’incarner la voie du centre.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Des curiosités politiques ont été observées avec insistance en 2023. Quand l’opposition ou la société civile veulent organiser des manifestations importantes, des risques sécuritaires pour le pays sont évoqués pour les en dissuader. En revanche, quand le RHDP ou des groupes qui lui sont proches organisent les leurs, parfois, à des dates proches, les menaces brandies pour surseoir aux manifestations de l’opposition disparaissent. Les populations ne trouvent pas ce deux poids, deux mesures juste dans la mesure où, pour elles, cela nuit à la gouvernance démocratique dans laquelle la Côte d’Ivoire s’est institutionnellement engagée.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » espère qu’en 2024, le RHDP n’utilisera plus cette stratégie d’invisibilisation de l’opposition qui exploite les leviers que donne la gouvernance démocratique pour nuire à l’expression démocratique, pour détruire le capital de sympathie populaire de l’opposition et l’empêcher de mobiliser de telle sorte que le terrain médiatique ne soit occupé que par le seul RHDP. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » dénonce cette façon de faire qui est déloyale et antidémocratique. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » espère qu’en 2024, l’opposition ne sera pas, par la ruse, empêchée d’organiser ses manifestations et bénéficiera, tout comme le RHDP, des mêmes autorisations et encadrements par les forces de l’ordre. C’est la Côte d’Ivoire démocratique qui en sortirait grandie.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Dans quelques jours, notre pays accueille la Coupe d’Afrique des nations. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » se réjouit des infrastructures sportives dont la Côte d’Ivoire s’est dotée et félicite les différents gouvernements qui ont rendu ces réalisations possibles mais déplore le surcoût lié à la mauvaise qualité de certaines infrastructures. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » espère que la Côte d’Ivoire sortira honorée de l’organisation de cet événement. Pour que la CAN soit soit une fête réussie qui rehausse son image de marque, les autorités auraient pu partager avec les partis politiques leur vision d’une ambiance festive et décrispée pour que tous les cœurs convergent.
Pour la Coupe d’Afrique des nations, les populations n’ont pas besoin de tensions politiques. Même si aucune concertation politique autour de cet événement majeur du football africain n’a été faite, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » espère qu’il sera une fête populaire pour les ivoiriens et pour toute l’Afrique que nous accueillons. Que 2024 soit une année de réussite, de paix, de bien-être et de prospérité pour toutes et pour tous. Joyeuses fêtes de fin d’année à toutes et à tous.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire et la protège.

Fait à Abidjan, le 20 décembre 2023.

Pour « Les Démocrates de Côte d’Ivoire ».

Le Président
Pr. Séraphin Prao